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Creviss of the night
7 mai 2012

Don't you remember the reasons you loved me ?

On ne se supporte plus. C'est de sa faute à lui. C'est bien connu. C'est lui dans l'histoire qui ne sait pas s'y prendre, qui ne sait pas me rassurer, qui ne sait pas montrer qu'il m'aime. Voilà. C'est sa faute. S'il était différent, tout serait différent.

J'ai du mal à comprendre comment je peux passer les meilleurs moments de ma vie avec lui, rire et être juste bien dans ses bras, et quelques mots plus tard, avoir envie de lui arracher ses petits cils blonds à lui en décoller les paupières. Faire sortir ses yeux, les mêmes que mon fils pas encore né.

C'est aussi la faute du Créateur. Non pas que je crois tellement en lui, mais c'est un autre responsable, histoire que l'Amoureux ne porte pas seul sur ses épaules bandantes recouvertes de tâches de rousseur, la culpabilité de notre perte. Si on avait la possibilité de lire dans les pensées l'un de l'autre. Si je pouvais être sûre qu'il ne penserait pas à la Pauvre Fille #2, si je savais qu'il m'aime, sans avoir le doute qu'il me mente, je n'aurais pas à l'éprouver. S'il savait ce que je veux, ce que j'éspére de lui, alors peut-être serait-il plus attentionné. Non. L'Amoureux n'est pas attentionné. Il a trop besoin que l'on s'occupe de lui pour s'occuper d'un Autre. Mais ça serait un pretexte aux reproches pour moi. Une porte pour alimenter nos disputes. Les mots que je lui lance dans le but de lui faire mal.

 

C'est peut-être ça le problème.

 

Je n'ai jamais voulu lui faire mal. Pendant 3 ans et demi, une phrase que je chérissais était : "Pour garder un homme, il faut toujours flatter son égo, tout en restant sincère." Et puis les femmes ont eu le droit de vote, elles ont pu travailler pour elles-mêmes, garder leur nom de 'jeune fille', le mot 'mademoiselle' est désormais abolit et le salaire égal entre les sexes est une préoccupation politique à la mode. Ca marchait pourtant. Mon "principe", je veux dire. Et puis l'adoratrice en moi à ouvert les yeux sur celui qu'elle mystifiait. Ouvert les yeux sur elle par la même occasion. Les relations asymètriques, patriarcales, ça va bien 40 minutes (ça va, ça va c'est un clin d'oeil), mais enfin il est tant de s'émanciper du joug masculin ma Creviss. Récupérer ta liberté et aller nager un peu plus loin. Voilà. J'ai mis le doigt sur un point sensible. Aduler ton méc et ses poils de nez, au fond, c'est pas malsain. Chacun fait ce qu'il veut. Là où c'est malsain, c'est quand la relation ne fonctionne que comme ça. Lorsqu'il tombe de son piedéstale, premièrement il n'aime pas ça, parce que son égo était tellement flatté qu'il s'est un peu gonflé, un peu comme un estomac bien nourri pendant plusieurs années, qui d'un coup se retrouve au régime ; il grogne. L'Amoureux aussi, grogne.

Mais ça ne me fait plus revenir lui faire des bisous. Ca me fait seulement grogner plus fort. Deuxièmement, le soucis dans ce genre de relation, c'est que moi, petite creviss d'eau douce, j'ai passé 3 ans à refouler ce qui m'agaçait, et souvent à me culpabiliser de ses défauts à lui, parce que soit-disant, c'était moi qui ne savait pas m'y prendre avec lui. Oui parce qu'une femme, elle doit s'occuper de l'Homme, vous savez, quand il rentre du travail, il ne doit avoir qu'à mettre les pieds sous la table, et puis s'il a une envie soudaine, on s'exécute, c'est tout. C'est bien, les révolutions féministes. C'est bien mais il faudrait peut-être nous apprendre un nouveau modèle, à nous, nouvelle génération qui entend partout que les hommes et les femmes sont égaux, mais qui ne voit que des femmes nues (et minces) (et belles) (et maquillées) (et souriantes) autour d'elle, aussi bien dans les médias que dans la rue. Qu'est-ce qu'on nous propose ? On est tellement dans la merde, dans cet entre-deux. En tout cas, moi c'est comme ça que je me sens. C'est la société qui nous pose se problème. Tout semble aller tellement vite, tout change, et moi, je n'y comprends rien. Alors que faire ? Comment réagir ? Faire au feeling ? Mais comment on fait quand même le bon vieux modèle papa-maman on ne l'a pas eu ? (encore la faute de la société) Tu sens ce sale sentiment qui te tiraille lorsque tu n'as pas couché avec ce type plutôt sympa ? Et lorsque tu l'as fait mais que tu n'aurais peut-être pas dû ? Ce truc qui t'agace quand tu te retrouve à faire à manger pendant que l'Amoureux regarde la télé ? Ce truc qui te gêne lorsque c'est l'Amoureux qui fait à manger ? Partage des tâches, nous dit-on. Bref pardon pour ce moment d'égarement, Tears don't fall dans mes oreilles me pousse un peu à la révolte. Je parlais donc de tout ce qui était refoulé. Toutes les fois où j'aurais pu lui dire ses quatres vérités, mais où je n'en ai rien fait, où j'ai réagi comme un enfant plutôt que de me confronter à ce que je pensais de lui. Ou ne pensait pas forcément, mais qui m'aurait fait du bien de lui dire alors que lui ne se gênait pas pour me montrer à quel point je n'étais pas assez bien pour lui. Involontairement. Involontairement il me faisait mal. Involontairement je ne disais rien. Après 3 ans et demi à se poser en victime, le retour au Vrai est déconcertant, déstabilisant.  Ca risque de finir dans les larmes. Parce qu'il ne comprend pas tout ça, lui. Et qu'il ne s'apperçoit pas de tout ce qui se joue là-dessous. Et qu'il va encore dire que je fais ma psy.

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